Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

lundi 3 novembre 2014

Gudule et l'euthanasie...


« De nos jours, on survit à tout sauf à la mort. »
 Oscar Wilde.

Jamais je n'aurai cru aborder un tel thème sur mon blog. Et finalement, ce matin, la nouvelle est tombée: Brittany Maynard est décédée. Atteinte d'une forme foudroyante de cancer au cerveau et ce, quelques temps après son mariage, elle a préféré se suicider plutôt que de chercher à rester et donc, à souffrir au-delà des mots.
J'ose à peine imaginer ce que doit ressentir sa famille ou même son époux. Cependant, je comprends son geste. Mourir dans la dignité, selon ses propres désirs. Voilà ce que Brittany Maynard désirait et qu'elle a obtenu.
Pour cela, elle a du déménager dans l'un des seuls états américains permettant le suicide assisté: l'Oregon. Un médecin a pu alors lui prescrire légalement de quoi lui permettre de mettre fin à ses jours chez elle, entourée de ses proches.

Avant d'entamer réellement le vif du sujet, voici deux vidéos qu'elle a publié sur Youtube ainsi que le message d'adieu qu'elle a dédié à tous ceux qui l'ont soutenu.



"Au revoir à tous mes chers amis et à ma famille que j'aime. Aujourd'hui est le jour que j'ai choisi pour mourir avec dignité compte tenu de ma maladie en phase terminale, ce terrible cancer du cerveau qui m'a pris beaucoup ... mais aurait pris tellement plus. Le monde est un endroit magnifique, voyager a été mon plus grand professeur, mes amis proches et les gens mes plus grands donateurs. J'ai même eu droit à une bague dans mon lit... Adieu le monde. Garde une bonne énergie. Va de l'avant!"

Alors voilà. En guise d'hommage, en quelque sorte, je prends le temps de faire un point sur l'euthanasie en France.


  • Définition:
À l'origine, l'euthanasie (grec ancien : ευθανασία : ευ, « bonne », θανατος, « mort ») désigne le fait d'avoir une mort douce, que cette mort soit naturelle ou provoquée.
Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, l'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer — particulièrement par un médecin ou sous son contrôle— le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables. 
L'euthanasie ne se définit pas par son moyen, puisqu'il peut y avoir euthanasie par une action directe telle qu'une injection létale ou simplement par omission de certains gestes relevant des soins fondamentaux, comme l'alimentation artificielle. Ce qui caractérise l'euthanasie est l'intentionnalité : provoquer le décès d'un individu, avec des circonstances précises : maladie sans espoir de guérison et souffrances intolérables (source Wikipedia)

  • Que dit la législation?

Le médecin doit accompagner le mourant jusqu'à ses derniers moments, assurer par des soins et mesures appropriés la qualité d'une vie qui prend fin, sauvegarder la dignité du malade et réconforter son entourage.Il n'a pas le droit de provoquer délibérément la mort. (Code de la Santé Publique - Article RD 4127-38)
Pour éviter de donner trop de textes de loi je vous donne simplement les liens des deux lois principales encadrant la fin de vie:

Ces lois ont pour but de privilégier les soins palliatifs tout en limitant l'acharnement thérapeutique et, dans le même temps, en interdisant l'euthanasie active (ou suicide assisté). L'idée est de trouver un équilibre entre éviter des souffrances inutiles à un malade en fin de vie tout en le maintenant en vie (on savourera l'ironie de la chose).
Le patient dispose néanmoins du choix conscient d'arrêter son traitement (on parle alors d'euthanasie passive):

Lorsqu'une personne, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, décide de limiter ou d'arrêter tout traitement, le médecin respecte sa volonté après l'avoir informée des conséquences de son choix. La décision du malade est inscrite dans son dossier médical. (Art. L. 1111-10 Code de la santé publique.)


  • Les débats:
 Le débat sur l'euthanasie est loin d'être terminé en France même s'il a eut tendance à évoluer grâce aux affaires Vincent Humbert et Chantal Sébire qui, à chaque fois, ont relancé le mouvement.
La législation n'est pas la seule chose à être prise en compte. En effet, les valeurs morales (qu'elles soient éthiques ou religieuses...) pèsent lourd sur cette question.

S'opposent alors ceux pour qui l'euthanasie est l'occasion d'offrir à quelqu'un une mort digne sans l'obliger à souffrir dans l'espoir hypothétique d'un miracle (médicamenteux ou religieux); et ceux pour qui l'euthanasie active est un homicide qui dégrade la dignité de la vie humaine.

      • Les arguments contre:
L'argument des politiques est le suivant: « Même si l’on en venait à considérer l’euthanasie comme bénéfique, justifiée et légalisée, les risques en seraient trop grands. En effet, autoriser l’euthanasie pourrait conduire à une diminution progressive de la valeur de la vie, et emmener (avec un brin d’exagération), d’ici quelques années à la législation du meurtre.
On pourrait également faire forte pression sur le malade pour qu’il fasse une demande d’euthanasie, à cause de son coût à l’Etat, à sa famille, ou alors une pression du futur de sa place sociale en tant que diminué physiquement et psychiquement. Il risquerait de ne plus pouvoir changer d’avis à partir d’un certain degré d’inconscience, ce qui pourrait être contraire à sa volonté. Enfin, on risquerait régulièrement la confusion entre la volonté du patient et celle de ses proches, qui ne supporterait plus sa présence. »

L'argument des médecins: la grande majorité des médecins est contre l’euthanasie. Ils rétorquent que la pratique de l’euthanasie est incompatible avec certaines visions du métier de médecin, tel qu’il apparait dans les différentes versions du serment d’Hippocrate. Certains médecins refusent de donner la mort, estimant que ce n'est pas leur rôle.

L'argument des infirmières: Elles ont peur que si la loi passe, ce sont elles qui devront administrer la substance tueuse sous l’ordre du médecin.

L'argument des religions:
-Catholicisme: L'euthanasie est en opposition directe avec le 6e commandement : " Tu ne tueras point ".En conséquence, toute forme d'euthanasie est donc totalement rejetée par les catholiques."Quels qu'en soient les motifs et les moyens, l'euthanasie directe (...) est moralement irrecevable", "Elle constitue un meurtre gravement contraire à la dignité de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur", selon les articles 2277 et 2278 du catéchisme.

-Protestantisme: Le protestantisme prône le libre examen. Contrairement aux catholiques, les protestants soutiennent l'idée que Dieu n'est pas exclusif dans le fait de disposer du droit à la vie.Approximativement, les pays d'Europe du Nord, à majorité protestante, sont plus ouverts à la demande d'euthanasie que les pays du Sud (France, Espagne, Italie)

-Islam: Dans l'Islam, l'Homme représente la créature qui porte la divinité sur Terre. L'euthanasie ne se pratique pas, car l'être humain ne possède pas son corps, c'est Allah qui en dispose. C'est lui qui décide de l'heure et du lieu de son décès. Si l'homme décide du contraire, c'est qu'il commet un crime envers la divinité. L'euthanasie active est donc totalement interdite. La seule chose permise est de laisser la personne mourir naturellement.

-Judaïsme: Pour le judaïsme, le respect absolu de la vie humaine prime et si l'on peut soulager les douleurs, il ne faut en aucun cas hâter la mort."On peut atténuer les souffrances par des calmants si ceux-ci ne hâtent pas la mort à coup sûr" selon le Rabbin Kling. L'euthanasie active est donc condamnée sans appel. « C'est Dieu qui donne la vie. [...] Celui qui détruit une vie, même d'un instant, c'est comme s'il détruisait l'univers entier. Il est donc défendu de faire quoi que ce soit qui puisse hâter la fin de vie d'un agonisant. », explique le Rabbin Guggenheim.
Une concession épandant, le renoncement d'actes médicaux sans espoir (euthanasie passive) est distingué de l'euthanasie active.

-Bouddhisme: Les bouddhistes, qui croient en la réincarnation, déconseillent l'euthanasie : pour eux, il est probable que cela ne fasse qu'empirer la situation du patient. Ils ne condamnent pas ceux qui demandent ou effectuent l'euthanasie, mais ils incident à ne pas recourir à des moyens "contre-productifs".
D'après le Dalaï Lama «On peut être confronté à des situations exceptionnelles mais, en règle générale, il est préférable de laisser une personne mourir à son heure. Ce que nous endurons est dû à nos propres karmas passés et nous devons en accepter le résultat. Tout doit être fait pour éviter de souffrir; mais si rien ne peut plus enrayer le problème, la souffrance doit être considérée comme le résultat inévitable de nos karmas ».

      • Les arguments pour:
Malheureusement, à quelque part, il n'y a que peu d'argument pour l'euthanasie si ce n'est le droit à mourir dignement et à ne pas souffrir inutilement. Les partisans de l'euthanasie entendent exercer leur liberté de choisir comment vivre et, par extension, comment mourir.



Homicide ou droit à une mort digne sans devoir souffrir d'une quelconque manière, voici le fond du débat sur l'euthanasie.

  • Mon avis:
A mon sens, refuser à quelqu'un le droit de mourir quand il le décide, pour peux que son état de santé le justifie, est une hérésie.
Les maladies incurables sont, par essence, mortelles mais avant même l'arrêt cardiaque ou la mort cérébrale, le malade est soumis à une déchéance sans nom qui le fera immanquablement autant souffrir que la maladie en elle-même: perte d'autonomie, de moyens... Certains traitements le font souffrir et pour quoi? Gagner quelques mois.

On pourrait arguer que quelques mois de plus, c'est une bonne chose car cela permet au patient de profiter un peu plus de ses proches et de la vie... Mais... en quoi peut-il profiter de quoique ce soit quand il est trop faible pour se lever, qu'il dépend de tout le monde et qu'il est trop épuisé pour rester éveiller?

Je comprends le personnel de santé qui refuse de donner la mort à quelqu'un. Ils ne sont pas formés pour cela. Néanmoins, je pense que quand on travaille dans le domaine de la santé, la mort fait partie du "boulot" (si je puis le formuler ainsi). Essayer de garder en vie un patient, faire en sorte de prolonger son agonie ("sans souffrance"... une autre hérésie de plus) c'est faire preuve d'un fort manque d'empathie mais aussi d'un sérieux complexe de Dieu.

En se donnant la mort, Brittany Maynard a fait preuve d'un courage sans borne. Elle l'a fait avant que les derniers souvenirs que ses proches pouvaient avoir d'elle soient constitués de sa souffrance.

Certes, il faut encadrer l'euthanasie active afin d'en limiter les possibles abus. Mais est-il préférable un patient qui se suicide "salement" plutôt qu'un patient que l'on aide à s'en aller paisiblement?





Ils en parlent:

1 commentaire:

  1. Bien d'accord, d'autant qu'avoir un proche dans cette situation est très lourd à porter, ça peut sembler horrible à dire mais la mort est parfois un soulagement pour tout le monde... Quand on sait que de toute façon la personne est condamnée, qu'elle n'a plus tous ses moyens (qu'elle ne nous reconnaît parfois même plus), le maintien à la vie n'est qu'une souffrance supplémentaire.

    RépondreSupprimer