Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

vendredi 27 mars 2015

Gudule et la Tampon Tax...

Ou comment parler des règles et leur tralala sans en avoir l'air...

En rose pétant le titre pour que ce soit girly



« Femmes, c'est vous qui tenez entre vos mains le salut du monde. »

de Léon Tolstoï




Au tout début de Gudule, j'avais déjà évoqué la WomanTax. Pour ceux qui ne s'en souviennent plus, il s'agit du concept selon lequel les produits féminins sont plus chers pour X ou Y raison. Le produit a beau être le même pour les hommes que pour les femmes, c'est quand même plus cher pour ces dernières.

Voilà ce que l'on appelle la Woman Tax ou la Taxe Rose (quand on a envie de bien agacer le monde en francisant tous les termes possibles).


Il y a quelques temps, le gouvernement a augmenté la TVA. La faisant passer de 19,6% à 20% (entre autre) sauf pour les produits de vendus comme étant de première nécessité qui sont passé à 5,5%. Voici leur liste actuelle:

  1. -L'eau et les boissons non alcooliques ainsi que produits destinés à l'alimentation humaine sauf: produits de confiserie, chocolat et tous les produits contenant du chocolat ou du cacao (le chocolat, le chocolat de ménage au lait, les bonbons de chocolat, les fèves de cacao et le beurre de cacao sont admis au taux de 5.5%), les margarines et graisses végétales, le caviar
  2. -Les appareillages, équipements et matériels suivants: pour handicapés (selon conditions), équipement spéciaux (aides techniques et autres appareillages), autopiqueurs et apparreils pour lecture automatique de la glycémie, seringues à insuline, stylos injecteurs, bandelettes et comprimés pour l'autocontrôle du diabète; appareil de recueil pour incontinents et stomisés digestifs et urinaires, ascenseurs et matéiriels assimiliés spécialement conçus pour les handicapés
  3. -Les livres et leur location
  4. -Les abonnements relatifs aux livraisons d'électricité d'une puissance maximale inférieure ou égale à 36 KA, énergie calorifique, gaz naturel...
  5. -Logement et nourriture dans les maisons de retraites, établissements accueillant des handicapés et des personnes âgées
  6. -Prestations de services exclusivement liées aux gestes essentiels de la vie quotidienne des handicapés ou personnes âgées dépendantes
  7. -Les repas fournit par des prestataires dans les établissements publics ou privés d'enseignement du premier et second degré
  8. -Les spectacles dans les lieux prévus pour, billets de concert dans les lieux où il est servit facultativement des boissons
  9. -Les cessions de droit patrimoniaux portant sur des oeuvres cinématographiques
  10. -Les importations d'ouvres d'art, de collection ou d'antiquité; acquisition intracommunautaires d'oeuvre d'art; livraison d'oeuvres d'art effectuées par leur auteur ou ses ayants droit
  11. -Les droits d'entrée perçus par les organisateurs de réunions sportives


L'on notera, avec un cynisme certain, qu'il est vrai que les oeuvres d'art, le premier clampin au RSA peut s'en acheter tous les 1er du mois tellement c'est pas cher chez le Ptit Arabe du coin... 


Bref... Voilà donc que le collectif Georgette Sand a lancé une pétition (enfin, la version de la pétition) demandant au gouvernement (ou du moins à son représentant à Bercy) d'avoir l'amabilité de songer aux vagins sur pattes qui n'ont pas le choix que d'avoir leurs règles et d'utiliser des protections, quelles qu'elles soient.

Parce que notons le bien: les protections périodiques sont taxées à 20% (comme le caviar, wsh!) alors que la fameuse boisson pétillante à l'étiquette rouge ne l'est qu'à 5.5! Faut dire que cette dernière est juste trop pratique pour détartrer les toilettes ou la bouilloire! Les règles des femmes, c'est pas comme des oeuvres d'art, c'est trop inutile... (même s'il y en a qui en font des cookies... véridique!).


Quand on voit combien coûte une boîte de tampons, de serviettes... la dizaine d'euro qui part à chaque mois (selon la durée et l'intensité des règles)... Cela revient très vite très cher quand on a un budget hyper serré. Une journaliste anglaise a fait le calcul suivant:
« En moyenne, une femme utilise et jette 11 000 tampons durant sa vie. Dans mon supermarché Tesco, une boîte de vingt Tampax coûte 3,14 livres [soit 4,25 euros, ndlr]. Quelqu’un qui touche le salaire minimum devra dans sa vie travailler 38 jours à temps plein pour couvrir cette dépense. » (Source)
Alors, avant que ça beugle: oui, il existe des solutions "autres" que les tampons et les serviettes. Il s'agit de la coupe menstruelle (pour la plus célèbre) dont je parlerai peut être un jour.
Déjà, la coupe est aussi taxée à 20% et puis... il y a des personnes qui ne peuvent pas exécuter la manœuvre nécessaire au placement et au retrait d'un tel dispositif.


Georgette Sand a donc lancé une pétition pour que la législation évolue. Evidemment, j'invite tout le monde à aller la signer!









Gudule et les bordels des Camps...

La prostituée est un bouc émissaire; l'homme se délivre sur elle de sa turpitude et il la renie. Qu'un statut légal la mette sous une surveillance policière ou qu'elle travaille dans la clandestinitéelle est en cas traitée en paria.
Le Deuxième Sexe (1949)
Citations de Simone de Beauvoir
Read more at http://www.dicocitations.com/citation.php?mot=prostituee#wl52lwe4iHKYA0uk.99

« La prostituée est un bouc émissaire : l’homme se délivre sur elle de sa turpitude et la renie. Qu’un statut légal la mette sous une surveillance policière ou qu’elle travaille dans la clandestinité, elle est en tout cas traitée en paria » 

Le Deuxième Sexe – Simone de Beauvoir


Liste des dossiers médicaux des femmes obligées de travailler dans les bordels - Source: Buchenwald.de

La Seconde Guerre Mondiale... Un pan de notre passé que l'on évoque bien souvent. Tout aussi souvent, on évoque les camps de concentrations et ses milliers de morts. Mais il y a une chose dont on ne parle pas et qui fait totalement écho à mes différents articles au sujet du viol: les bordels dans les camps.

Il s'agit d'une chose taboue puisqu'on ne l'évoque pas durant les cours d'Histoire. Je ne parle pas de ceux que l'on a au collège. Mais il me semble que ce serait probablement intelligent et bénéfique d'en parler au lycée ou à l'université. 
Moi-même, étant passionnée d'Histoire, c'est une chose que je n'envisageais pas. L'horreur des camps étant ce qu'elle est, il m'était difficile de parvenir à imaginer quelque chose de ce type. Et pourtant... C'est d'une terrible logique. Efficace, pragmatique mais logique. Pas normal, logique... surtout quand on connaît la place des femmes, la vision du sexe et tout le tintouin...

Avant d'aborder ce thème, je tiens à mentionner deux trois points: non, je ne nie pas l'horreur des camps ni leur existence, non je ne suis pas antisémite, non je ne suis pas nazie... Bref, non à toutes les conneries qui pourraient passer par l'esprit des victimisants, des abrutis et autres bouffons prêts à sauter sur tout ce qui bouge pour pouvoir pendre quelqu'un en place de Grève parce qu'il sort du discours politiquement correct.

En revanche, je tiens à mettre en lumière des personnes qui sont encore plus oubliées que toutes les autres victimes ne bénéficiant pas d'un pignon sur rue et d'une voix à faire entendre.
Alors oui, dans les camps, il y a eut les Juifs, les Homosexuels, les Handicapés, les Politiques, les Tziganes... et les femmes prostituées de force.

C'est à elles, ces femmes dont on a nié le calvaire, à cause de cette image qu'une femme qui ne se défend pas est consentante, que je veux dédier ce billet....


Avant toutes choses, définissons:

  • Bordel : maison de prostitution
  • Prostitution: acte par lequel une personne consent habituellement à pratiquer des rapports sexuels avec un nombre indéterminé d'autres personnes moyennant rémunération.
(Merci Larousse)


Qui?
Des femmes, évidemment. Non-juives, évidement. Majoritairement des asociales par le régime Nazi. Selon la charte de marquage, ils s'agit de Tziganes, lesbiennes, vagabondes, prostituées, alcooliques...
Souvent, on leur faisait miroiter une libération après 6 mois de "services"... Libération qui ne venait jamais. La majorité du temps, elles venaient du Camp de Ravensbrück. On estime que 31 140 femmes détenues ont été prostituées de force durant le IIIème Reich. Dans le même temps, l'estimation du nombre de femmes ayant "officié" dans les bordel de camps est de 200 à 300. Elles étaient pour la plupart Allemande, Polonaises...

Où?
Bordel de Mauthausen
En toute logique, dans les Camps: Auschwitz et Auschwitz-Monowitz, Dachau, Buchenwald, Mauthausen, Flossenburg, Sachsenhausen, Mittelbau-Dora, Gusen, Neuengamme A des dates différentes bien entendu. Mauthausen est le premier à ouvrir en 1942. Les autres suivront à plus ou moins longue intervalle.

Description:
Ce sont généralement des petites baraques (Sunderbau : bâtiments spéciaux") entourées de fils barbelés avec des chambres individuelles, pouvant héberger une vingtaine de pensionnaires sous la surveillance d'une Aufseherin (surveillante en allemand). Il y a un bordel dédié aux SS et VIP Aryens, d'autres dédiés à ceux qui le "méritent" moyennant finance tout en n'étant pas juifs.

Principe de base:
L'idée vient, entre autre, d'Heinrich Himmler à Mauthausen suite à laquelle il estima que le travail des prisonniers masculins pouvaient être amélioré en leur "offrant" du sexe. Ce dernier servirait alors de prime offerte aux travailleurs les plus méritants... Tout en faisant en sorte de détruire toute velléité de solidarité.
Les méritants obtenaient donc ce privilège mais devaient aussi payer 2 reichmarks pour 20 minutes entre les bras d'une femme.

Conditions de vie:
Sur les dix derniers mois d’activité du «KZ-Bordell» de Buchenwald, Robert Sommer a compté une moyenne de 96 visites par jour. Car tout, le «rythme de travail», l’intimité entre «clients» et «travailleuses», était recensé sur des fiches. (Source)
A cela, il fallait ajouter les MST, les avortements forcés, les stérilisations forcées ainsi que les expériences médicales. 


En conclusion, je ne vais citer qu'une phrase:

«Il y avait des directives pour que l’on n’aborde pas ce sujet avec les visiteurs, admet Insa Eschebach, directrice du Mémorial de Ravensbrück. On voulait éviter les malentendus, empêcher que la présence de bordels fausse la vision et relativise l’horreur des camps.»




Sources:



jeudi 26 mars 2015

Gudule raconte... l'histoire du viol

Petite histoire du viol.




Parmi tous les sévices que l’on peut faire subir à un être humain, le viol fait probablement partie des plus anciens ayant toujours cours à l’heure actuelle. C’est un acte dont la finalité profonde est un acte de domination et d’emprise tant mental que physique.
Il n’y pas, à proprement parler, une « Histoire » du viol comme il y a une Histoire du féminisme ou de la liberté d’expression. Il n’y a pas de date  de « création » du viol, pas de date où le concept est apparu comme par magie en sortant du chapeau du premier zéro sexuel en manque. Car il semblerait que le viol soit aussi vieux que le monde.


L’Antiquité 

Code d'Hammourabi
En revanche, on retrouve la première mention du terme « viol » dans le Code d’Hammourabi qui fait la différence entre ce dernier et l’adultère. Il y est aussi noté une graduation de la peine encourue en fonction de la virginité de la femme. On notera que pendant des siècles, il n’est question que de viol féminin. De là, se retrouvent les racines qui font que pour beaucoup, le viol masculin n’existe pas.


Chez les Hébreux, il apparaît en filigrane dans l’un des 10 commandements : « Tu ne convoiteras ni la femme, ni la maison, ni rien de ce qui appartient à ton prochain » (on notera que la femme appartient…). Punition était infligée si, selon le Code Deutéronomique, la femme mariée ou fiancée était surprise avec un homme. Il y avait alors adultère. En revanche, si l’homme était extérieur à la ville, seul ce dernier était châtié. Enfin, si la victime était une jeune femme, l’homme devait payer une amende et épouser la fille sans possibilité de divorce. Nous avons là, l’une des premières mentions du mariage réparateur, notion estimant que la femme avait perdu son honneur et donc, était incapable de trouver un mari et que, par conséquent, il fallait la protéger.

Chez les Grecs, le viol est avant tout divin dans le sens où les dieux eux-mêmes recourraient au viol de manière quasi systématique. Je ne citerai que ce bon vieux Zeus et ses multiples aventures extraconjugales. Il y a aussi la notion de mariage par enlèvement dont l’exemple le plus criant est celui de Proserpine par Hadès. L’adultère féminin, dans la société grecque se confondait avec le viol et était sévèrement puni.

Sarcophage avec l'enlèvement de Perséphone - Walters Art Museum de Baltimore


Enfin, c’est chez nos amis les Romains que la notion de viol est la plus complète (mais ça, c’est probablement parce que je dispose de beaucoup de sources). Ainsi, ils distinguent le viol masculin et le viol féminin.
Les hommes violés ne perdent pas leur statut légal et social et ne sont pas touché par l’infamie. Contrairement à ceux qui se prostituent ou ont un rôle passif dans une relation sexuelle. Comme le rapporte le Digeste de Justinien, « selon le juriste Pomponius, si quelqu'un a été violé, que ce soit par la force par des bandits ou par des ennemis en temps de guerre, il n'a à souffrir aucune humiliation » (« si quis [...] vi praedonum vel hostium stupratus est, non debet notari, ut et pomponius ait »).
La loi romaine évoque le viol masculin dès le IIème siècle avant Jésus Christ après qu’une affaire impliquant un homme homosexuel ait fait grand bruit. S’en suit une évolution législative au cours des siècles suivants : la Lex Julia de vi publica promulguée au début du IIIe siècle mais datant probablement de Jules César définit le viol comme une relation sexuelle forcée contre un « garçon, une femme ou quiconque » ; le violeur est passible de mort, une punition rare dans le droit romain ; le viol d’un garçon est aussi grave que celui d’une materfamilias et est un crime capital (c’est l’un des pires crimes avec le parricide, le viol d’une vierge et le vol d’un temple)…

Mars et Rhea Silva - Rubens

Le viol féminin, quant à lui, est aussi représenté dans la mythologie romaine. Cela commence, notamment, avec le viol de la Vestale Rhea Silvia par le dieu Mars… Viol dont sont issus Remus et Romulus. Vient ensuite l’enlèvement des Sabines. Puis le renversement de la monarchie après le viol de Lucrèce par Sextus Tarquin…
Le droit romain reconnaît le viol comme un crime dans lequel la victime n’est coupable de rien. Sous Dioclétien, la position officielle est la suivante : « La loi punit la faute de ceux qui prostituent leur modestie à la luxure des autres, mais elle n'impute pas la faute à ceux qui sont contraints au stuprum par la force, car il a, par ailleurs, été proprement décidé que leur réputation est saine et sauve et que le mariage ne leur est pas interdit. » (Gardner « Women in Roman Law and Society » ; le stuprum est, globalement, le « crime sexuel » et englobe l’inceste, le viol et l’adultère ; c’est une notion qui ne peut être appliquée qu’aux citoyens).
En revanche, comme je l’ai mentionné, le viol n’est reconnu que pour une citoyenne romaine. Le viol d’une prostituée n’est pas reconnu tout comme le viol d’une esclave (d’ailleurs, il n’y a procès que s’il y a dommage pour le propriétaire (Cf : Lex Aquilia). La question du consentement ne se pose pratiquement pas en cas de viol puisque même avec, le coupable peut être inculpé. De même, puisque le viol d’une femme mariée ne pouvant être prouvée, la loi augustéenne prévoit la notion d’adultère criminel pour l’homme coupable. A noter que les accusations de viol sont assez rares dans le sens où les pressions existent tout comme la répulsion à l’idée de rendre l’affaire publique.

Brutus, Lucretius et Collatinus jurent de venger la mort de Lucrèce - Beaufort
L’attitude envers le viol change quand l’Empire devient chrétien. Constantin redéfini le viol comme étant un crime public et non plus privé. St Augustin (La Cité de Dieu 1.19) interprète le suicide de Lucrèce comme l’aveu de sa culpabilité (en gros, elle a encouragé son viol). Toujours Constantin qui estime que la femme, même si elle n’était pas consentante (dans le cas contraire, on la brûle), est coupable car elle aurait pu se sauver en criant à l’aide… le mariage qui pourrait en être issu est considéré comme nul.

 

Le Moyen-Âge

Le christianisme prônant la chasteté et la virginité, il est évident que le viol est sévèrement condamné. Cependant, l’Eglise s’attache d’abord à condamné le rapt des veuves et des vierges consacrées (on en revient à la notion de raptus : en droit romain, cela signifie l’enlèvement, le mariage par enlèvement dans lequel le viol est secondaire ; plus tard, la notion de raptus et stuprum « enlèvement dans le but de commettre un crime sexuel » apparaît et devient distincte) durant les conciles de Chalcédoine et de Lérida au VIème AD.
L’interdiction s’étend plus tard à toutes les femmes. Un pénitentiel du XIème siècle condamne les coupables de rapt de femmes mariées à l’anathème et ceux de jeunes filles ou de veuves à l’excommunication.


Du XVIème au XXème siècle

A l’époque moderne, la violence est considérée comme naturelle, existant des deux côtés de la barrière : tant chez les criminels que chez la justice. Légalement, le viol est puni de mort et parfois de tortures. S’il y a virginité, le châtiment est pire. Pire encore si la victime n’est pas nubile. Le rang de la victime et du coupable sont alors très importants : le viol d’une noble ne sera pas traité de la même manière que celui d’une roturière tout comme le coupable n’aura pas le même châtiment s’il est noble ou roturier.

Ce cher Voltaire...
Sous l’Ancien Régime, les victimes, même les plus jeunes, sont vues comme des séductrices en puissance et de fait, sont considérées comme coupables et subissent la double peine de ne jamais pouvoir se marier car elles sont estimées « gâtées ». De fait, pour déterminer s’il y a eut viol ou non, il faut que des témoins aient entendus la victime crier et qu’ils puissent attester qu’elle s’est défendue. S’il n’y a pas de témoins, l’on examine la réputation de la victime.
Dans le même temps, on considère que la volonté contrainte reste tout de même une volonté. On ne tient compte d’aucun critère : ni la violence physique, ni la violence psychologique. Seule la perte de la virginité compte. Les philosophes des Lumières font partie de ceux qui estiment qu’un homme seul ne peut violer une femme seule si elle est vraiment déterminée. Si la femme est mariée, l’injure est faite à l’époux.


A la fin du XVIIIème siècle, un travail de réflexion morale s’effectue. La vision du viol reste globalement la même mais s’y intègre une sorte d’échelle de valeur considérant certains viols comme plus odieux (ceux sur les enfants, notamment) et certaines victimes comme plus innocentes.
Avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’homme est alors considéré comme propriétaire de son corps. Dans la même veine, le code de 1791 entérine la notion d’actes nuisibles à la société et distingue les crimes et délits contre les biens et les crimes et attentats contre les personnes. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose. Qu’une femme porte plainte et cette dernière est déboutée tout en étant invitée à demander à son époux de porter plainte à sa place. On continue à considérer un consentement contraint comme un consentement réel, les victimes sont toujours vues comme coupables et l’on pense toujours qu’un homme seul ne peut violer une femme seule. En définitive, seule la législation sur les viols et incestes sur enfants change : les victimes ne peuvent plus être poursuivies. Toujours aucune mention de viol par sodomie.

Au XIXème siècle, on continue de penser que le viol ne se passe que dans les villages et hameaux. Le code civil de 1810, dans son article 331, définit l’attentat à la pudeur et la violence sexuelle. La sodomie reste encore impunie alors que le code civil approfondit l’intention criminelle. La tentative de viol bénéficie pour la première fois d’un article et d’une définition. Création d’une unité criminelle dans le code, appelée « les attentats aux mœurs ». Ce dernier, d’ailleurs, continue de condamner uniquement l’adultère féminin. On reste encore sur le consentement forcé comme consentement réel tandis qu’émerge l’idée que le viol d’un enfant est impossible compte tenu de la différence de taille des organes génitaux.
Il faut attendre 1850, grâce à la jurisprudence, pour que l’on commence à punir des cas où il y a eu violence morale ou menace. C’est en 1857 que Tardieu tente de définir les traces physiques du viol. 1880 : on commence à comprendre la spécificité du viol sur les enfants : on parle alors de perversité et on pense que cela a à voir avec l’alcoolisme. La spécificité de l’inceste est elle aussi évoquée. Plus que le viol, c’est de la violence physique que l’on veut protéger les enfants (cf. les lois de 1889 et 1898).
C’est en 1906 qu’est créé le terme « pédorose » pour les viols sur enfants alors que l’on pense que les pauvres et les étrangers (belges et italiens en première ligne) sont plus susceptibles de violer. On commence à parler des conséquences psychiques du viol même si les outils pour les définir sont encore aux abonnés absents. Dans le même temps, on continue de penser que l’enfant violé sera souillé, corrompu et donnera naissance à des rejetons pervers.

Image d'archives du procès d'Aix en Provence de 1978

Avec le procès d’Aix en Provence, en 1978, c’est plus le procès du viol qui est fait. On y souligne alors le rapport de force sur les femmes (merci les féministes de l’époque) selon une logique culturelle, psychologique et juridique. De là en découlent les textes de lois qui sont encore à l’œuvre aujourd’hui.
Le procès d’Aix en Provence marque un véritable tournant dans la vision du viol (même si elle est encore sérieusement entachée par des siècles d’idiotie). Il opposait deux touristes belges (lesbiennes) qui avaient été violées et torturées par trois hommes. Cela avait d’abord été qualifié comme « coups et blessures ». Au cours du procès, Gisèle Halimi a dénoncé la responsabilité de la société qui, en donnant l’avantage à l’homme, autorise la domination masculine et encourage l’inégalité des relations hommes-femmes. Elle a démontré que les violeurs sont le fruit d’une société tolérant le viol des femmes. Puis elle a souligné le fait que les victimes sont atteintes socialement, moralement et qu’elles sont psychologiquement traumatisées et atteintes dans leur intégrité.


Pour terminer:

Malheureusement, l'histoire du viol ne s'arrête pas avec le procès de 1978. Elle ne cesse d'évoluer, de connaître de nouveaux rebondissements. 
J'avoue que ce billet est extrêmement ethnocentré. Cependant, je ne tenais pas à entrer dans un domaine que je ne connaissais pas en évoquant des pays dont l'histoire ne m'est que partiellement, et parfois pas du tout, inconnue.

Je tiens à remercier l'auteur de l'oeuvre "Histoire du viol": George Vigarello pour son travail formidable.


lundi 23 mars 2015

Gudule et le consentement au sein d'un couple...

Vous croyez en avoir terminé...

Partie trois.




Nous arrivons à la fin de ma trilogie d'articles sur le viol et l'agression sexuelle de manière générale. Comme je l'ai dit en seconde partie et frôlé en première, je vais de nouveau évoquer la question du consentement mais à travers, notamment, du prisme constitué par le couple.

Attention, je ne me prétends ni conseillère conjugale, ni sexologue. Je ne vais pas évoquer une quelconque recette miracle pour reconstruire un couple ou autre... Pour cela, tentez le marabout du coin.


Un peu d’étymologie

Avant toutes choses, mettons les choses au clair:

  • Consentement: substantif du verbe consentir
  • Consentir: du latin consentire (cum et sentire: penser, sentir); se rendre à un sentiment, à une volonté, à une obligation. Étymologiquement, c'est tomber d'accord.
Le consentement est donc l'acte d'être d'accord avec quelqu'un ou quelque chose.

Comme je l'ai déjà dit, c'est un point essentiel. Sans consentement, on passe à l'agression sexuelle et/ou au viol. C'est une notion fragile qui demande un minimum d'empathie et de sens de l'observation.

Pour rappel, il a fallu attendre 2006 pour qu'être en couple soit une circonstance aggravante en cas de viol ou agression sexuelle. Et attendre 2010 pour que ce ne soit plus du tout une excuse.


Le devoir conjugal

Tout cela est, entre autre, dû, au poids d'une chose: le devoir conjugal qui est le fait de devoir des relations sexuelle au sein d'un couple. Il pose la question de la légalisation ou non du viol conjugal mais aussi celle du divorce en cas de refus des relations sexuelles.

Historiquement (et rapidement), le droit Romain ne faisait pas du sexe une clause obligatoire au mariage. C'est le droit canonique qui en fait une condition sine qua non. Un mariage conclu non consommé est, de fait, valide mais imparfait et peut donc être dissout par dispense papale.

Ce devoir est entériné de plusieurs manières dans la législation française au cours des siècles. Globalement, le sexe entre époux reste un élément essentiel de leur mariage. On notera qu'un glissement s'est effectué pour passer du mariage à la vie de n'importe quel couple, marié ou non.
« À la différence du droit de l'Ancien Régime, le mariage issu du Code civil de 1804 avait assujetti la sexualité à son emprise. Cette institution avait fait de la sexualité une sorte de service exclusif que les époux se devaient l'un à l'autre. Les relations sexuelles étaient un devoir qui pouvait être exigé par la contrainte. Non seulement pouvait-on faire appel à la police pour obliger le conjoint récalcitrant à regagner le domicile conjugal, mais il était aussi possible d'obtenir ses faveurs par la violence physique.
La jurisprudence avait décidé qu'il ne pouvait pas y avoir de viol entre époux, tant que le mari avait imposé à son épouse une pénétration vaginale. »
Iacub 2008, p. 35-36
Le devoir conjugal est donc ancré dans nos sociétés où le sexe est alors perçu comme un dû à partir du moment où il y a un lien intime. J'entends par intime, le fait que les deux personnes soient affectivement liées.


Le consentement au sein du couple

De ce fait, la dynamique au sein d'un couple se retrouve biaisée à partir du moment où l'un des partenaires estime qu'il n'a pas assez de sexe, qu'il n'en a pas comme il le souhaite... Il y a une multitude de facteurs qui font que les deux partenaires ne sont pas sur la même longueur d'onde.

Et de là en découlent beaucoup de choses. Souvent, le schéma suivant en découle: d'un côté la frustration, de l'autre la culpabilité.

Se dessine alors un cercle vicieux qui aboutit souvent au viol conjugal.


L'un demande du sexe, l'autre n'en veut pas et refuse. Le premier est frustré, l'autre culpabilise. Bien souvent, la frustration pousse le premier à tout faire pour obtenir ce qu'il désire. Le second refuse un temps puis accepte de peur de faire souffrir l'autre, d'être quitté et/ou par une culpabilité trop intense.

Avant de continuer voici les cas les plus fréquents de pression pour obtenir un consentement... et leurs réponses éventuelles:
  • « Aller, ça fait X jours qu'on l'a pas fait! »
    • « Et alors? Tu tiens un planning ou les comptes? Tu veux qu'on parle de la dernière fois où tu as sorti les poubelles? »
  • « J'en ai parlé à X ou Y et il/elle dit que c'est pas normal que tu ne veuilles pas. 
    • « En quoi X ou Y sont semblables à nous? Qu'est ce qu'il leur permet de nous juger si ce n'est ta prétention à te plaindre? En quoi leur avis est plus important que mon propre ressenti? »
  • « Tu ne m'aimes pas! / Tu ne me trouves pas beau! »
    • « Si je t'aime/te trouve beau. Mais le sexe n'est pas ma priorité. Je te montre de mille et une manière que je t'aime/te trouve beau mais toi, tu ne vois que le sexe pour te le prouver, il n'y a que cela qui te convient. »
  • « On le faisait beaucoup plus avant! »
    • « Avant, il y avait le charme de la découverte. Depuis, la routine est là, nous avons changé, nos vies ont changés. »
  • « Aller, j'en ai envie! Ça me fait mal! »
    • « Tu as une main. La masturbation peut te soulager au moins un temps. »
  • « Quoi? Tu te plains que je suis agressif/ve? J'ai pas assez de sexe! »
    • « Je n'ai pas à me prendre les contrecoups du fait que tu ne sais pas te gérer et que tu réagis comme un gamin capricieux. »
  • « Je souffre de voir que tu ne veux pas, que tu me rejettes! »
    • « Je ne te rejette pas. Oui, je ne veux pas de sexe mais cela a à voir avec l'acte en lui-même, pas avec toi. »
  • « Mais puisque tu te touches, c'est que tu en as envie alors! »
    • « Se masturber est un acte intime que l'on fait pour soit, de manière totalement égoïste. Je peux avoir envie de me retrouver mais pas de coucher. »
  • « Je vais finir par aller voir ailleurs, tu ne pourras pas te plaindre. »
    • « Parce qu'au final, tu n'es qu'avec moi pour avoir du sexe à disposition et volonté? »
  • « C'est parce tu es belle/beau que j'ai envie de toi. »
    • « Non, c'est parce que tu veux tirer ton coup que tu me trouves joli(e) sinon, je reste l'équivalent d'un meuble.»
Comme on le voit, les mots choisis sont souvent accusateurs, égocentrés... Il n'y a aucune inquiétude pour le ressenti de l'autre, pas une once de questionnement objectif. Le sexe reste quelque chose qui puise aux tréfonds des personnes, faisant appel à la fois au conscient et à l'inconscient. Un psychanalyste trouverait probablement un lien avec la mère... Mais j'suis pas une héritière de Freud.

Dans tous les cas, une relation sexuelle obtenue à partir d'un oui résultant de ce type de phrase ou par pression physique (pas obligatoirement violente) est un viol. Ne vous en déplaise. La violence psychologique reste une violence. Et quand bien même, la loi dit qu'un viol est une relation sexuelle sans consentement. Et obtenir le consentement par une quelconque violence... Je vous laisse faire votre calcul.

Comment on fait alors?

On communique. Cela reste la base du couple. Mais en aucun cas on ne cherche à forcer d'une manière ou d'une autre.
Et si d'aventure on a un doute sur le consentement de son partenaire, on lui pose la question.
Le sexe dans un couple est un échange sur bien des niveaux.

Pour celui qui est frustré: prendre son mal en patience, essayer de comprendre, de se distraire et, surtout, ne pas chercher à obtenir la sacro-sainte partie de jambes en l'air.
Pour celui qui culpabilise: ne pas culpabiliser, justement. Si le/la partenaire se montre insistante, ne pas hésiter à l'envoyer chier. Si je peux me permettre un conseil de plus: ne jamais entrer dans l'engrenage et céder. L'autre y trouvera de la force et une certaine légitimité pour recommencer.

Et par-dessus tout, que vous soyez demandeur ou demandé, ancrez-vous dans le crâne que le sexe n'est, et ne sera, jamais un dû!



Avant de commencer à raconter ma vie, je vais mettre fin à cet article. Je pense avoir fait le tour du sujet sans entrer dans le pathos.
Dans les jours à venir, je vais entamer un autre volet de cette thématique: les approches historiques et, peut-être, socio-culturelles... Mais cela sera pour une autre série d'articles.

Ils en parlent: voici à peu près tous les liens que j'ai utilisé pour les trois articles. Merci à leurs auteurs:

samedi 21 mars 2015

Gudule, le consentement et les mythes du viol...

Passons aux choses sérieuses...

Partie deux: le consentement et le mythe...


Dans la première partie, j'ai évoqué la notion de slut-shaming ainsi que celle de la culture du viol. J'en ai profité pour éclaircir quelque peu la législation française au niveau des définitions. Maintenant, je vais tâcher d'aborder l'épineux problème du consentement ainsi que les mythes du viol.

  • La question du consentement d'un point de vue théorique:

Le consentement est le fait de se prononcer en faveur de l'accomplissement d'un projet ou d'un acte.
Cette mise au point faite, nous pouvons réfléchir à cette question dans le cadre des relations humaines. Ce sont ces dernières qui rendent la notion de consentement complexe. Notamment parce que la communication humaine ne se base pas uniquement sur le langage verbal.
Et c'est là que le bât blesse. Entrant en scène, le langage non-verbal pose problème car la réception du message est soumise à la perception du récepteur. Cette dernière est, malheureusement, bien souvent loin d'être objective. Cette notion se retrouve aussi dans le cadre de la communication verbale.

Les choses deviennent encore plus problématiques si l'on ajoute la notion de sexe. On va probablement ruer dans les brancards mais: le sexe fait partie des facteurs prédominants d'une relation homme-femme (ou femme-femme ou homme-homme...). Comme nous sommes tous différents, nous ne sommes jamais (ou disons très rarement) au diapason les uns avec les autres et c'est d'autant plus clair dans le cadre d'un viol ou d'une agression sexuelle.

Dans le domaine légal, le consentement est considéré comme valide si la victime n'a pas clairement exprimé son refus... A ceci près:
    • quand le consentement a été obtenu par la force physique, menace ou pression
    • quand le consentement a été donné par une personne dont l'âge était en dessous de la maturité sexuelle
    • par une personne intoxiquée par des drogues ou de l'alcool
    • par une personne mentalement déficiente.
Dans ces cas précis, un "oui" = NON d'un point de vue strictement légal (je ne m'étalerai pas plus à ce sujet... tout le monde sait qu'abuser d'une situation de faiblesse ou en provoquer une pour obtenir du sexe c'est innommable).


Comme je l'ai déjà évoqué, rapidement, dans la première partie de cet article, la question du consentement fait entièrement partie de la culture du viol et participe intégralement aux mythes autour du viol.


  • Le viol, un mythe?

On définit par le terme de mythe tout ce qui sert à justifier le viol et à lui donner une légitimité quelle qu'elle soit. On décrédibilise la victime pour sanctifier le coupable.
A bien des égards, le mythe du viol et le slut-shaming se télescopent pour ne faire qu'un ensemble doté d'une partie des pires idioties que le genre humain est capable de déblatérer. Dans ce domaine, les Femmes sont autant coupables que les Hommes et je défie quiconque de me fournir les preuves irréfutables du contraire.

Avant de faire le listing des mythes autour du viol, je tiens à mettre en exergue une chose: le fait que certains de ces derniers sont tellement ancrés dans nos sociétés qu'ils sont devenus des règles de vie pour toutes les Femmes, quel que soit leur âge. Et ça, personne ne semble s'en affoler (bah ouais, réduire la liberté des Femmes; c'est swag).

Le site Crêpe Georgette a rassemblé tous les mythes et en a fait une explication mâtinée de démontage en règle de la théorie. Je vais donc me contenter de reproduire ci-dessous la liste mais je vous laisse tout le loisir d'aller lire l'article (qui est vraiment excellent):
    • Les femmes courent plus de danger la nuit car on sait bien que les prédateurs opèrent la nuit.
    • Les femmes doivent faire attention aux lieux isolés (métro, parking, ruelle...)
    • Les viols sont commis par des inconnus
    • Les femmes mentent au sujet du viol car elles regrettent le coup d'une nuit ou parce qu'elles veulent nuire à un ex-partenaire
    • Les femmes habillées sexy, ou qui vont en boîte de nuit l'ont bien cherché voire ont aimé ça
    • Ce sont les femmes jeunes et jolies qui sont violées
    • On viole davantage dans certains milieux
    • Les hommes qui violent sont fous
    • Seule une femme peut être violée
    • Le viol, c'est la testostérone
    • Le viol est bien puni
Une autre chose qui est plutôt affolante, c'est que ces mythes se retrouvent dans les médias. Ces derniers ont plus tendance à blâmer la victime qu'à accuser le coupable. J'ai bien conscience qu'en France, nous sommes adeptes du "innocent jusqu'à preuve du contraire" mais il y a des limites à tout, même à l'aveuglement. Enfin, je crois. 

Il résulte de tout cela, un fort sentiment d'impunité pour les agresseurs. C'est la faute de la victime si elle a bu/est sortie/s'est habillée sexy... La vilaine a tenté le pauvre coupable qui n'a pas su résister et donc, a cru qu'il avait le droit de s'amuser avec elle. Le pire, c'est qu'on est sûr qu'elle a aimé ça... 

J'en veux pour exemple les campagnes récentes contre le viol. Je ne pointerai que du doigt la campagne de prévention de la police hongroise (c'est un extrait d'Itélé):




Dans la troisième partie, je reviendrai sur le consentement d'un point de vue plus pratique et notamment, à travers le prisme du couple.



vendredi 20 mars 2015

Gudule et le Slut-Shaming...

Ou la culture du viol...Ou le viol, ce "mythe"...

J'ai plein d'idée de sous-titres pour désigner l'article...

Je cherchais un truc sympa... pour éclairer un peu

Partie un: les bases.
Parce que j'aime bien faire des articles en plusieurs parties.
  • Kézako?
Qui n'a jamais entendu, de la part de quelqu'un de son entourage ou même venant de sa propre bouche un: 

« T'as vu comme elle est fringuée? Qu'elle se plaigne pas de se faire violer. »


La question de la longueur de la jupe
Basiquement, c'est ça, le « slut-shaming » (ou en français:  « l'humiliation des salopes »). Concept inventé sur le continent Américain et qui prend englobe un bon nombre de concept dont la finalité profonde est d'entretenir l'idée que le sexe est dégradant pour la femme (qu'il soit consentit ou non, c'est pas la question, hein?). Cela sous-entend donc de culpabiliser la femme en fonction de son attitude, ses vêtements et ses choix souvent jugés trop ouvertement sexuels.

Des pans entiers de la vie d'une femme sont pris en compte (même si les critères qui font d'une femme une salope sont inhérents à l'éducation ainsi qu'aux valeurs des personnes "bien pensantes"): vêtements, attitude générale, choix (métier, avortement...), maquillage, sexualité...

La profondeur du décolleté 


La hauteur de talons


Les personnes se rendant "coupables" de slut-shaming s'estiment dans leur bon droit. En elle-même, l'expression est surtout utilisée pour dénoncer cette humiliation et cette culpabilisation qui réduisent les femmes au silence et expliquent le viol ou toute agression. Elle a été démocratisée à l'occasion des SlutWalks de 2011 grâce à leurs instigatrices: Sonya Barnett et Heather Jarvis.



Voici deux vidéos de l'une de mes déesses sur terre: Laci Green:


 





  • Que dit la loi?
Définition du viol:
Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. (Code Pénal - Article 222-23)

Définition de l'agression sexuelle:
Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise.
Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu'ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l'agresseur et sa victime, y compris s'ils sont unis par les liens du mariage. (Code Pénal - Article 222-22)
En clair:
Le viol se distingue de l'agression sexuelle notamment par la pénétration sexuelle qu'elle soit vaginale, anale ou oral via un phallus, des doigts ou des objets... c'est la notion de "pénétrant et pénétré".
Les agressions sexuelles, en résumé, désignent le reste. Ce n'est pas expressément défini dans le Code Pénal mais cela regroupe (entre autre): attouchements, masturbation imposée, visionnage pornographique, exhibition sexuelle, bizutage, harcèlement... Que l'agresseur l'impose à sa victime ou qu'il impose à sa victime d'agir par un biais ou un autre.
A noter que dans le cas où un homme se fait violer par une femme qui l'oblige à la pénétrer, ce n'est pas un viol aux yeux de la loi mais une agression sexuelle.


  • Et la culture du viol?
La culture du viol est un concept qui vise à expliquer un viol ou une agression à l'encontre d'une Femme et ainsi, éliminer le concept même du viol puisqu'il existera toujours.. Plusieurs critères sont alors donnés pour justifier de tels actes: société, culture... Il est aussi question de minimiser les impacts du viol ou d'une agression sur une Femme (surtout le viol), de blâmer la victime (on revient au slut-shaming), nier le non consentement et mettre des obstacles quand à la dénonciation.

Je vous enjoins vivement à lire l'article de Crêpe Georgette pour approfondir le sujet.

Petite vidéo très bien faite pour expliquer plus en détail:



L'exemple typique qui me vient à l'esprit lorsque l'on parle de la culture du viol est celui du viol conjugal. Ce dernier sort peu à peu du silence car à quelque part, c'est un peu "le parent pauvre" du viol. Il est communément admis que le viol conjugal entre dans le cercle des violences conjugales néanmoins, pour beaucoup de personnes (et d'Etats) le viol conjugal n'existe pas. La raison est simple et elle s'appelle le devoir conjugal, phénomène sociétal qui sert encore bien souvent de jurisprudence d'un point de vue légal et de bouclier d'un point de vue norme.

Par exemple, en France, il a fallu attendre 2010 pour que la relation conjugale ne serve plus du tout d'excuse à une relation non consentie. Depuis 2006, c'est même une circonstance aggravante.

L'étude de 2006 du secrétaire général de l'ONU sur la violence à l’égard des femmes dit (page 118) : « Le viol conjugal peut faire l’objet de poursuites dans au moins 104 États. Trente-deux d’entre eux ont fait du viol [conjugal] une infraction pénale spécifique tandis que les 74 autres n’exonèrent pas le viol conjugal des dispositions générales concernant le viol. Le viol conjugal n’est pas une infraction passible de poursuites judiciaires dans au moins 53 États. Quatre États ont érigé le viol conjugal en infraction seulement lorsque les conjoints sont séparés de corps. Quatre États envisagent d’adopter une législation qui permettrait de rendre le viol conjugal passible de poursuites judiciaires » (Source Wikipedia)



Petite vidéo de Laci Green: she Asked For It.

Et ouais... Bienvenue au XXIème siècle...
Suite au prochain épisode.



jeudi 19 mars 2015

Gudule met à jour l'avortement...




Presque par surprise, l'avortement est revenu sur le devant de la scène en passant par la petite porte. Après en avoir parlé à travers cinq billets (1, 2, 3, 4, et 5), il convient que je fasse la mise à jour au fil des évolutions. D'autant plus que la dernière est de taille.

Aujourd'hui, vers 2h du matin, les députés de l'Assemblée Nationale ont voté la suppression du délais de 7 jours de réflexion entre les deux rendez-vous nécessaires pour faire une IVG.

>>Qu'est ce que ça change, finalement?
Je pourrai presque dire qu'en théorie, cela ne change rien. Mais quand pour avoir un rendez-vous les délais sont extrêmement longs, cela peut poser "quelques" problèmes et amener les femmes à dépasser le délais légal de 12 semaines. Supprimer ce délai permet donc un accès plus aisé à l'IVG qui, je le rappelle, est un droit.

A la base, ce délai était une concession faite par Simone VEIL lors de la légalisation de cet acte médical.


Ce nouvel amendement semble poser quelques problèmes au niveau politique. Porté par la députée PS Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droit des femmes à l'Assemblée Nationale, il a été voté aux alentours de 2h du matin malgré les désaccords au sein même de la majorité.

La ministre de la santé, Marisol Touraine, s’est opposée à la mesure, se déclarant favorable à un seul raccourcissement de la période de sept à deux jours: « Je ne suis pas certaine que ce soit par la suppression de ce délai que nous fassions progresser l’accès au droit » Le Monde

Pour rappel, cet amendement faisait déjà partie d'un projet de loi en Janvier mais il avait été retiré devant les risques de polémique.

En revanche, l'amendement supprimant la clause de conscience a été définitivement écarté, décision ministérielle oblige.


Un autre amendement la présidente de la délégation aux Droits des femmes Catherine Coutelle (PS) proposait de supprimer la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. Elle estimait en effet cette disposition spécifique à l’avortement redondante avec la clause de conscience générale, s’appliquant à tous les actes médicaux et inscrite dans le Code de la santé publique
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a émis «un avis résolument défavorable» à cet amendement, jugeant qu’il ne fallait pas «ranimer de débat éminemment symbolique dans un contexte de tensions sur un certain nombre de sujets de société». Les Echos

Petit à petit, le droit à l'avortement progresse mais il suffit de peu pour que tout bascule de l'autre côté. Comme par exemple, l'accès au pouvoir de certaines mouvances de droite comme de gauche ou même l'intégrisme religieux quel qu'il soit.
A l'heure où l'on commence à constater le recul des droits des femmes, il est on ne peut plus important de se rappeler que ce monde est majoritairement gouverné par des personnes qui stigmatisent toute une partie de la population mondiale par simple jalousie, peur ou autre...







dimanche 15 mars 2015

Gudule en colère

« Qui viole une meuf, se fait serrer par les keufs. »

de MC Solaar, paroles de la chanson « Histoire de l’Art »



Il y a un peu plus d’un mois, GingerForce a posté, sur sa chaîne « Un Pavé dans la Mare », une vidéo ayant pour sujet :

Le Viol et la Violence Conjugale.




C’est une vidéo que l’on peut couper en deux parties. La première traite des faits avec des chiffres à la clé ; l’autre traite de l’histoire personnelle de GingerForce… histoire qui a douloureusement fait écho à mon propre vécu.

Je ne compte pas étaler ma vie sur ce billet. Peut-être le ferai-je un jour mais pour l’instant, je n’en ai toujours pas la force.


Dans un tout autre domaine, je suis assez mécontente de moi. Parce que je ne connaissais pas la chaîne avant que le bruit d’un des commentaires vienne me titiller l’oreille comme un foulard rouge excite un taureau en rut. Je me suis quand même demandé si ce n’était pas un troll… Le problème, c’est qu’il n’en a pas les caractéristiques. Un troll aurait fait bien plus court… Voilà l’objet du délit :



Enfin l’un des objets. Parce qu’il a réitéré en plus.



C’est exactement la même personne qui a tenu le même discours sur deux plateformes différentes. On viendra aussi savourer le fait que quand il se prend une micro conséquence de ses paroles, il vienne pleurer ensuite en mode « jesuisleplusfortjemenfous ».





Avec ce phénomène de foire concentrant à lui seul plus de connerie que des fans des Anges de la Téléréalité, nous avons droit aux plus beaux clichés concernant les Féministes, le viol, les violences conjugales… Le tout mâtiné d’une bonne dose de mauvaise foi et saupoudré de vrais poils de machos consanguins (parce que je crois que la Nature devrait refuser à ce genre de personne le droit de se reproduire) qui pensent que Youporn est la vraie vie.

N’ayant pas envie de polluer la page de GingerForce, j’ai donc décidé de prendre le temps d’écrire un billet pour répondre aux clichés de ce mec au cerveau spongieux imprégné de frustration sexuelle et phallocrate (je pensais pas sortir ce type de mots un jour sur mon  blog)…

·         « Pourquoi en fait toutes les féministes sont laides, imbues d'elles-mêmes, ignares et dépressives ? »


Dans l’imaginaire des abrutis, une féministe ressemble fatalement à un mix entre une vieille fille entourée de chats, aux jambes poilues et dont le repas est constitué d’anti-dépresseurs et de haine contre les porteurs de service trois pièces.

Je n'ai pas trouvé de caricature reproduisant ce que je voulais... on fera avec ce que j'ai...
Manque de chance pour lui, les Féministes, ont (malheureusement) les Femens comme figure de proue. N’en déplaise à notre ami, elles sont plutôt jolies les hystériques à seins nus.
En dehors de cela, nous noterons que comme ouverture d’un argumentaire, on a rarement fait pire : attaquer sur le physique, l’intelligence et le psychologique. C’est comme sous-entendre que certaines personnes blondes de la classe politiques se font un solo neuronal quand elles pensent aux programmes politiques… 

Je renvois allègrement ce monsieur à la définition du féminisme telle qu’elle est réellement et non pas issue des médias et autres inhibiteurs de réflexion personnelle… Au pire, il peut toujours aller lire les bases ICI ou LA.

  ·         « On fini toujours par haïr ce que l'on ne peux pas avoir, et quand ce qu'on ne peux pas avoir c'est les hommes...C'est pas grave, vous finirez à la fin de votre vie seule sans enfant mais "émancipées" de l'oppression des mâles féroces sanguinaires et primates »


Discours typique du mec qui a été frustré par les filles (ou les mecs ceci dit). J’en ai parlé à Norbert qui m’a expliqué le cheminement masculin. Et, à juste titre, je lui ai répondu « Mais tu crois que toutes les filles n’ont jamais été humiliées par des mecs ? »… Bah ouais hein : la réciproque est toujours vrai, c’est mon prof de maths ressemblant à Einstein qui me l’a dit quand j’étais au collège.

La seconde partie de la phrase sonne comme une malédiction donnée par un méchant de bas étage.



Comme si la seule raison valable de vivre pour une femme est donc de ne pas finir seule, avec des enfants et surtout pas libre d’être ce qu’elle veut.

Pour le rappel, une femme ayant des enfants, une vie de couple épanouie peut très bien être féministe. Voilà encore un débile congénital qui considère que féminisme = contre les hommes.

Je demande pardon aux primates. Je n'ai rien contre eux et j'ai conscience de les insulter en les comparants au déchet.

Au final, je me demande si l’on devrait pas créer une mouvance « contre les cons »… Ca aurait un franc succès, à ne pas en douter. Et notre première victime sera cet « homme », ce déchet de la masculinité.

·         « Vous vous tuerez pour avoir loupé tout ce dont pourquoi vous êtes nées (être fidèle à un homme, avoir un enfant et ne pas le regretter deux ans plus tard, entretenir son foyer et sa famille...) »


Résumons : une femme est vouée à être soumise à l’homme (que cet être prétend incarner) et, si elle n’atteint pas les objectifs qui lui sont fixés, ne mérite que de se jeter sous les pas de ses congénères ayant réussi leur vie et qui vont faire les soldes un black Friday.
C’est tellement fort en clichés que je doute de pouvoir dormir cette nuit.



En solution, je propose à cette pâle copie de la virilité, de prendre un aller simple vers…les toilettes publiques du coin. Avec un discours pareil, il se serait sentit en compagnie de ses semblables.

C’est tellement fort en clichés que je doute de pouvoir dormir cette nuit.


En même temps, il ne fait que dire le discours larvé de ces dernières années. Rappelez-vous : une femme doit avoir un bon boulot, un mari, des enfants. Elle doit gérer sa vie de couple, sa vie pro et sa vie de mère à la perfection tout en parvenant à être mince, sans rire, sportive et bonne copine.

·         « Pour le sujet du viol, petite analyse de ma part: Je me souviens quand j'étais au collège y'avais pas grand chose à mater. Les filles étaient toutes en gros pull, en gros jean et ne savaient même pas de quoi avait l'air le loup. Et ne connaissaient pas grand chose en sexualité à part les discours de l'éducation nationale. »


Rectification : au collège, tu avais autre chose à foutre qu’à baver sur les filles… Jor voler les magazines pornos de ton père. Et tu as raté une chose essentielle : l’adolescence ainsi que l’évolution mentale et intellectuelle.
Mais au-delà de cela, ces phrases sont vomitives : garder les femmes dans l’ignorance pour qu’elles restent chastes, prudes, modestes… et tout ce qui fait une « femme digne de ce nom ».
Je suis certaine qu’il a un autel au triptyque « Travail, Famille, Patrie » (non, je ne l’accuse pas d’être un collabo… sauf aux idées arriérées issues de siècles d’impasse génétique)



·          « Aujourd'hui je marche dans la rue, je prends plus de plaisir qu'à mater Youporn (véridique). De 12 à 20 ans, de véritables pornstars. Du moins elles en ont l'accoutrement, le physique, et la pratique de toute évidence. »


Je vais lui apprendre une chose : mater une fille dans la rue, quand c’est court, c’est possible. Le faire avec insistance pour, je cite, « prendre plus de plaisir qu’à mater Youporn », c’est du harcèlement de rue. Et oui, chéri. Tu fais partie de ceux qui sont dénoncés par le Projet Crocodile et un bon paquet de vidéos mettant en scène le harcèlement de rue.

Mesdames, sachez qu’après 20 ans, vous êtes périmées pour ce monsieur qui visiblement, préfère la viande fraîche à peine pubère… Ca choque personne qu’il mate des gamines de 12 ans pour en tirer du plaisir ? Ce que je comprends : monsieur mate une fille de 12 ans dans la rue et ce, avec insistance et malgré le fait qu’il sait qu’elle a douze ans (ou dans les environs, plus jeune ou plus vieille). Le fait qu’il dit en prendre du plaisir sous-entend qu’il a au minimum une réaction physique (ou mentale) qui… probablement… interviendra dans le 5 contre 1 qui se jouera dans le premier endroit discret qu’il saura trouver.



Ensuite, je tiens à remercier mon déchet du jour pour me permettre d’introduire ma série d’article sur le slut shaming. Il y est en plein dedans.
A noter qu’il est super fort : il parvient à savoir qu’une fille suce parce qu’elle porte une jupe un peu trop courte à son goût.



Je sens de l’envie rancunière là-dedans… Désolée, m’sieur, si tu es pas capable de trouver ton bonheur dans le monde d’aujourd’hui. Ta main droite (ou gauche) est la plus à même de t’offrir tout ce que tu attends d’une femme… pour le reste, tu as ta mère… Si encore elle accepte d’avoir un fils comme toi.

·         « elles n'attendent que ça on le sait  très bien, donc pourquoi s'indigner ? »


Cette phrase… C’est celle que les violeurs utilisent pour se dédouaner de leurs actes. Elle se passe de commentaires.  
On ne le répètera pas assez : une femme (quel que soit son âge) a le droit de s’habiller comme elle le veut sans risque de se faire violer par une bite sur pattes.


Affiche du Collectif Féministe Contre le Viol avec, inscrit dans l'auréole: "Une femme ne s'habille pas sexy pour rien."

·         « Où si on refuse en bloc tout ça, on change de mode de vie, on devient sympa, souriante, naturelle, intelligente...mais je sais bien que c'est pas facile... »


Mais oui ! Abandonnons des années de lutte pour l’égalité afin de devenir ce qui va le mieux au genre masculiniste en mal d’identité.
« Devenir sympa » => comprendre : accepter comme un honneur les « marques » bienveillantes de ces messieurs.
« Naturelle » => comprendre : retourner à l’état acceptable d’une femme.
« Intelligente » => comprendre : retrouver les compétences qui sont les nôtres naturellement.



·         « Déjà une femme qui parle du viol féminin ce n'est pas crédible. Pas objectif pour un sous il va de soi, c'est comme si je prenais la parole moi même sur le viol masculin, il est évident que je prendrai parti. »


Je ne sais même pas par quel bout prendre cet étron. Personne ne semble être bon pour parler du viol de son propre sexe… En définitive, il n’y a que ceux du sexe opposé qui peuvent en parler à coup de « elle l’a demandé cette sal*pe. Vous avez vu comment elle était habillée ?! Elle l’a bien mérité ! » ou « t’es un mec, tu peux pas être violé par une femme ! ». Parce que c’est typiquement ce qu’entendent les ¾ des victimes de viol.

Affiche de la campagne de Sexual Assault Voices of Edmonton

Je ne parviens pas à concevoir qu’est ce qui rend une personne plus légitime qu’une autre pour parler de faits… Que ce soit le viol ou non. C’est comme dire à quelqu’un « tu ne t’es pas faite violée, tu peux pas savoir » et donc, considérer qu’il faut avoir vécu quelque chose pour en parler… Peut être que nos politiques devraient en prendre exemple… Ou les historiens. Ou ce monsieur qui n’est pas une femme… et pas un homme non plus, remarquez.

Il y aussi le terrible « pas objectif pour un sou » qui m’a mis sur le cul jusqu’à ce que je me souvienne du « Elles ne demandent que cela »… Voilà pourquoi il veut parler du viol féminin « en toute objectivité »… De là à dire que pour lui, c’est le seul moyen de tremper le biscuit…






Je tiens à féliciter GingerForce pour avoir eut le courage de faire cette vidéo. Rien que pour cela, elle a obtenu mon admiration éternelle.

Et comme vous l’aurez probablement capté, ce billet fait une formidable introduction à mes prochains articles sur le viol en général et le viol conjugal, notamment.