Ou la culture du viol...Ou le viol, ce "mythe"...
J'ai plein d'idée de sous-titres pour désigner l'article...
Partie un: les bases.
Parce que j'aime bien faire des articles en plusieurs parties.
- Kézako?
« T'as vu comme elle est fringuée? Qu'elle se plaigne pas de se faire violer. »
La question de la longueur de la jupe |
Des pans entiers de la vie d'une femme sont pris en compte (même si les critères qui font d'une femme une salope sont inhérents à l'éducation ainsi qu'aux valeurs des personnes "bien pensantes"): vêtements, attitude générale, choix (métier, avortement...), maquillage, sexualité...
La profondeur du décolleté |
La hauteur de talons |
Les personnes se rendant "coupables" de slut-shaming s'estiment dans leur bon droit. En elle-même, l'expression est surtout utilisée pour dénoncer cette humiliation et cette culpabilisation qui réduisent les femmes au silence et expliquent le viol ou toute agression. Elle a été démocratisée à l'occasion des SlutWalks de 2011 grâce à leurs instigatrices: Sonya Barnett et Heather Jarvis.
Voici deux vidéos de l'une de mes déesses sur terre: Laci Green:
- Que dit la loi?
Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. (Code Pénal - Article 222-23)
Définition de l'agression sexuelle:
Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise.En clair:
Le viol et les autres agressions sexuelles sont constitués lorsqu'ils ont été imposés à la victime dans les circonstances prévues par la présente section, quelle que soit la nature des relations existant entre l'agresseur et sa victime, y compris s'ils sont unis par les liens du mariage. (Code Pénal - Article 222-22)
Le viol se distingue de l'agression sexuelle notamment par la pénétration sexuelle qu'elle soit vaginale, anale ou oral via un phallus, des doigts ou des objets... c'est la notion de "pénétrant et pénétré".
Les agressions sexuelles, en résumé, désignent le reste. Ce n'est pas expressément défini dans le Code Pénal mais cela regroupe (entre autre): attouchements, masturbation imposée, visionnage pornographique, exhibition sexuelle, bizutage, harcèlement... Que l'agresseur l'impose à sa victime ou qu'il impose à sa victime d'agir par un biais ou un autre.
A noter que dans le cas où un homme se fait violer par une femme qui l'oblige à la pénétrer, ce n'est pas un viol aux yeux de la loi mais une agression sexuelle.
- Et la culture du viol?
La culture du viol est un concept qui vise à expliquer un viol ou une agression à l'encontre d'une Femme et ainsi, éliminer le concept même du viol puisqu'il existera toujours.. Plusieurs critères sont alors donnés pour justifier de tels actes: société, culture... Il est aussi question de minimiser les impacts du viol ou d'une agression sur une Femme (surtout le viol), de blâmer la victime (on revient au slut-shaming), nier le non consentement et mettre des obstacles quand à la dénonciation.
Je vous enjoins vivement à lire l'article de Crêpe Georgette pour approfondir le sujet.
Petite vidéo très bien faite pour expliquer plus en détail:
Je vous enjoins vivement à lire l'article de Crêpe Georgette pour approfondir le sujet.
Petite vidéo très bien faite pour expliquer plus en détail:
L'exemple typique qui me vient à l'esprit lorsque l'on parle de la culture du viol est celui du viol conjugal. Ce dernier sort peu à peu du silence car à quelque part, c'est un peu "le parent pauvre" du viol. Il est communément admis que le viol conjugal entre dans le cercle des violences conjugales néanmoins, pour beaucoup de personnes (et d'Etats) le viol conjugal n'existe pas. La raison est simple et elle s'appelle le devoir conjugal, phénomène sociétal qui sert encore bien souvent de jurisprudence d'un point de vue légal et de bouclier d'un point de vue norme.
Par exemple, en France, il a fallu attendre 2010 pour que la relation conjugale ne serve plus du tout d'excuse à une relation non consentie. Depuis 2006, c'est même une circonstance aggravante.
L'étude de 2006 du secrétaire général de l'ONU sur la violence à l’égard des femmes dit (page 118) : « Le viol conjugal peut faire l’objet de poursuites dans au moins 104 États. Trente-deux d’entre eux ont fait du viol [conjugal] une infraction pénale spécifique tandis que les 74 autres n’exonèrent pas le viol conjugal des dispositions générales concernant le viol. Le viol conjugal n’est pas une infraction passible de poursuites judiciaires dans au moins 53 États. Quatre États ont érigé le viol conjugal en infraction seulement lorsque les conjoints sont séparés de corps. Quatre États envisagent d’adopter une législation qui permettrait de rendre le viol conjugal passible de poursuites judiciaires » (Source Wikipedia)
Petit article à ce sujet:
Et ouais... Bienvenue au XXIème siècle...
Suite au prochain épisode.
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