Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

mardi 14 avril 2015

Gudule et la démocratie...


« La dictature, c’est "ferme ta gueule" ; la démocratie, c’est "cause toujours". »

de Jean-Louis Barrault




En ces temps d’empoignades et d’opérations séduction pour gratter des voix un peu dans les 4 coins de notre cher pays, il semble que beaucoup de personnes oublient l’histoire de la démocratie et ce qu’est la démocratie. Il faut dire qu’avec les « impératifs » financiers et euh… financiers… elle est pas franchement jojo la démo en ce moment.




Petit retour en arrière. Histoire de pas oublier et pourquoi pas de remettre quelques neurones en place..

Comme j’en ai l’habitude, je vais diviser le sujet en plusieurs parties. Le premier article traitera donc des bases ainsi que des différents types de démocratie. Le second sera l’histoire même de la démocratie. Un troisième sera axé philosophie. Et le dernier…on verra si je le fais.


« La démocratie est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »… Dixit Abraham Lincoln


Les bases 

Lorsque l’on est écoliers en France, on apprend que la démocratie vient du grec δημοκρατία / dēmokratía, combinaison de de δμος / dêmos, « peuple » et κράτος / krátos, « pouvoir ». L’interprétation actuelle est « souveraineté du peuple ». C’est un régime politique dans lequel le peuple a le pouvoir. A noter qu’il y a une distinction à faire entre le peuple et les citoyens car la citoyenneté, en Grèce Antique, n’est pas forcément accordé à l’ensemble de la population.

La citation d’Abraham Lincoln que j’ai donnée un peu plus haut est reprise mot à mot dans l’article 2 de notre propre constitution. Elle est établie comme étant le principe-même de notre système gouvernemental. C’est une définition proche du sens étymologique du terme démocratie. Ce dernier, cependant, possède une définition souvent sujette aux interprétations différentes aussi bien quant à ce qu’elle sous-entend vraiment que quant à sa mise en pratique. De ce fait, à l’heure actuelle, il n’existe toujours pas de définition communément admise par tout un chacun sur cette pauvre planète.

Malheureusement, la définition de la démocratie se complique encore plus quand on sait qu’un gouvernement est dit démocratique par opposition aux systèmes monarchiques et oligarchiques (merci Aristote et Polybe !). Différenciation mise à mal par l’existence de la monarchie parlementaire. D’autres personnes, comme Karl Popper, mettent la démocratie directement en opposition avec la tyrannie et la dictature, considérant que la première permet de contrôler les dirigeants sans recourir à une révolution.

A noter que le terme de démocratie ne se réfère pas uniquement à des gouvernements mais peut aussi se référer à une forme de société ayant pour valeur la liberté et l’égalité ou, plus généralement, à un ensemble de valeurs, d’idéaux et de principes politiques, sociaux et culturels. De même, l’adjectif démocratique s’applique aussi parfois à des organisations qui n’ont rien de politique.



Même si je reviendrai sur la philosophie de l’idée de la démocratie, je fais un arrêt sur image sur Karl Popper, histoire de vous préparer mentalement à l’article axé philosophie.

Un peu de philosophie politique avec Karl Popper

Pour la culture gé, Karl Popper est un philosophe politique (entre autres, hein… il était du genre multitâche le petit) né en 1902 et mort en 1994. Bien qu’il réfute cette appellation, Popper a énormément réfléchi au sujet de la démocratie via sa critique de l’historicisme tout en défendant l’indéterminisme (pour ceux que j’ai perdu, suivez les liens, j’vous dépose sur Wikipédia). Ses idées politiques sont libérales et pour lui, la liberté de l’homme est fondamentale et doit être protégée. Enfin, même s’il est fondamentalement libéral, Popper n’exclut pas l’interventionnisme de l’Etat même dans le domaine économique. A ses yeux, c’est même une condition sine qua non au libre exercice de la liberté des individus et ce, en raison du « paradoxe de la liberté » : « La liberté, si elle est illimité, conduit à son contraire ; car si elle n’est pas protégée et restreinte par la loi, la liberté conduit nécessairement à la tyrannie du plus fort sur le plus faible » (dans La Société ouverte et ses ennemis).

Il ne distingue que deux régimes politiques : la démocratie et la tyrannie. Deux termes qui ne sont que des repères terminologiques pour Popper. A la question recuite « Qui doit gouverner », il propose une interrogation de remplacement : « Existe-t-il des formes de gouvernement qu’il nous faille rejeter pour des raisons morales ? Et inversement : existe-t-il des formes de gouvernement qui nous permettent de nous débarrasser d’un gouvernement sans violence ? » (dans Etat paternaliste ou Etat minimal). Il faut donc comprendre que, pour Popper, sera démocratique tout régime répondant à ces critères.
En réfléchissant sur l’organisation de la démocratie, Popper rejette en bloc la démocratie directe puis le scrutin proportionnel. Dans le premier cas, le peuple est responsable devant lui-même, ce qui constitue une contradiction puisqu’il ne peut se destituer lui-même. Dans le second cas, puisque tous les partis sont représentés, les coalitions sont donc nécessaires pour pouvoir gouverner ce qui sous-entend que certains partis pourraient rester au pouvoir sans jamais être destitués. La préférence de Popper va donc à la démocratie représentative avec scrutin majoritaire ainsi qu’au bipartisme avec un système de primaires internes.



Aller, j’ai pitié de vous : passons à la typologie des démocraties. Sortez l’aspirine, c’est lourd !


Typologie des démocraties ou comment perdre la boule…


Commençons avec la démocratie directe. Le pouvoir est exercé directement par les citoyens, sans avoir besoin d’intermédiaires constitués par les organes représentatifs. On retrouve ce type de démocratie notamment au niveau local. Par exemple en Nouvelle-Angleterre au travers des town meeting durant lesquels la population des communes décide des impôts, des lois et du budget. Plus près de nous, en Suisse, avec les Ladsgemeinde ou avec l’introduction du droit de veto populaire au XIXème siècle. L’idée de la démocratie directe est associée à celle de l’autogestion, d’autant plus quand elle se rapporte au domaine économique. On considère que les conseils ouvriers (en Allemande ou en Italie) sont des expériences de démocratie directe.


Passons à la démocratie indirecte ou représentative. Le pouvoir est exercé par des représentants élus par les citoyens. Les premiers sont alors chargés d’établir les lois et/ou de les exécuter. Par abus de langage, elle est devenue ce qui est entendu quand on parle de démocratie. Dans tous les cas, les dépositaires du pouvoir ne sont pas obligatoirement élus par les citoyens. Ils peuvent être nommés par le chef de l’Etat. Cette fameuse démocratie indirecte a plusieurs variantes distinctes.

Le régime parlementaire. Le gouvernement est politiquement responsable devant le parlement duquel il est souvent issu et qui peut dont le destituer en recourant à une motion de censure aux modalités variables en fonction des pays. En contrepartie, le gouvernement peut dissoudre l’assemblée. Il y a séparation des pouvoirs dans le sens où le gouvernement est l’exécutif, l’assemblée le législatif. On distingue aussi le régime parlementaire moniste (le gouvernement n’est responsable que devant le parlement et non le chef de l’Etat qui joue un rôle politique minime) et le régime parlementaire dualiste (le gouvernement est responsable devant le parlement et le chef de l’Etat).

Le régime présidentiel. Il se caractérise par une séparation des pouvoirs bien plus stricte. Le pouvoir exécutif n’a aucune responsabilité devant le pouvoir législatif qui ne peut destituer le premier. Le Chef de l’Etat (qui est aussi le chef du gouvernement) est élu au suffrage universel direct et dispose de moins de pouvoir que dans le régime parlementaire sur l’Assemblée. Le principal pays dont le régime est présidentiel est : les Etats Unis. Dans ce dernier, le président dispose d’un droit de veto sur les textes de loi.

Le régime semi-présidentiel ou mixte. Il se retrouve entre les deux. C’est le cas de notre chère Vème République Française dans laquelle le Chef de l’Etat est élu au suffrage universel direct, nomme les membres du gouvernement et les destitue quand ça lui chante. Il peut dissoudre l’Assemblée mais cette dernière, comme le Sénat, ne peut remettre en cause que le gouvernement via la motion de censure (principalement). Si le président ne dispose pas de la majorité parlementaire, on parle alors de cohabitation puisque son chef de gouvernement ne fait pas partie de sa mouvance politique.

Le régime d’Assemblée. Un peu désuet dans le sens où il n’est plus vraiment mis en pratique, c’est un régime représentatif dans lequel une assemblée unique, élue au suffrage universel direct, détient l’ensemble des pouvoirs politiques, l’exécutif et le judiciaire étant subordonnés au pouvoir législatif.

La démocratie libérale. C’est une démocratie représentative dans laquelle la capacité des élus à exercer un pouvoir de décision est soumise à la règle de droit et est généralement encadrée par une constitution qui met l’accent sur la protection des droits et des libertés des individus… ce qui pose un cadre contraignant aux dirigeants. Il n’y a pas de forme de régime représentatif particulier dans la démocratie libérale. En revanche, un certain nombre de valeurs y sont rattachées. Ces dernières se rapportent tant aux principes de la représentation démocratique qu’aux principes du libéralisme… Petite liste non exhaustive : existence d’un état de Droit, élection des représentants au suffrage universel direct (un citoyen = une voix), respect de la volonté générale et recherche de l’intérêt général (souvent défini par les dirigeants eux-mêmes…), égalité des droits, garantie des libertés fondamentales…


Petit cas à part, la démocratie par tirage au sort. Elle avait cours durant la démocratie athénienne pour les élections des magistrats. Par exemple, pour désigner les membres de la Boulè ou pour le tribunal populaire. Le tirage au sort est utilisé en vue de garantir l’égalité politique, améliorer la représentativité et éviter la corruption. Il est aussi associé à des mandats relativement cours dans la démocratie athénienne (un an environ). En France, on utilise le tirage au sort pour la formation de jury d’assise.


Les systèmes mixtes. Comme leur nom l’indique…
La démocratie semi-directe qui emprunte aux deux formes de démocraties déjà expliquées. Les citoyens élisent des représentants chargés d’établir les lois mais les premiers sont aussi amené à faire des lois par référendum (ou les refuser). L’exemple le plus typique est la Suisse où les droit d’initiative et de référendum sont la norme : les citoyens sont appelés à voter 4 fois par an afin d’accepter ou refuser les lois.

La démocratie participative. Les citoyens sont associés aux décisions prises par les représentants dès l’élaboration et jusqu’à leur application.



Donc nous voilà arrivés à la fin du premier article. Il était suffisamment massif pour que je le coupe ici. Pour une fois, je ne vais pas vous donner de bibliographie. Tout ce dont je me suis servie est aisément trouvable sur la toile...

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