La couverture du tome 1 avant qu'on nous saoule avec l'affiche du film... |
Part One.
Avant d’avoir ma fidèle
liseuse, j’errai souvent dans les librairies en quête d’un demi-millier de pages
à me mettre sous la dent. Lors de la folie « 50 nuances », qui venait
de sortir en format papier, la vendeuse me l’avait mis entre les mains en me
disant :
« Vous verrez, c’est chaud ! »
Etant habituée à écrire et
lire des rp érotiques et de la littérature érotique, je me suis dit « Pourquoi
pas ». Et j’ai acheté le premier tome. Ma maniaquerie m’a poussée à lire
et à acheter les deux autres tomes dès leur sortie afin d’avoir la même
édition.
Voilà comment la trilogie d’E.L.
James a atterrit dans mes mains. Je l’ai lue oui. Plus d’une fois, je le
confesse, parce qu’avec le temps, ma vision des choses pouvait avoir évolué. Au
final, quand je l’ai lue pour la dernière fois il y a quelques semaines, mon
avis n’avait pas bougé d’un iota :
« Même moi qui écris l’érotisme, pour ne pas dire parfois de la pornographie, je le fais cent fois mieux que cette rombière pathétique. »
Voilà qui est dit.
Je n’ai pas souvenir que la
blogosphère se soit indignée après la sortie des livres (peut-être parce qu’à l’époque,
je n’avais pas autant de réseau qu’aujourd’hui). En tout cas, celle-ci s’est
fortement excitée à la veille de la sortie du premier film, ce 11 Février.
Alors, finalement,
quoi de mieux que cette « occasion » pour entamer ma série d’article ?
Surfons sur la vague, voulez-vous ?
50 Shades, c’est une trilogie.
Evidemment que je vais traiter les trois bouquins en vrac parce que tenter un
portrait linéaire est vain. De toute manière, l’héroïne n’évolue pas le moins
du monde, alors… Dans cet article, je vais commencer doucement par le
portrait de la meilleure amie (nominée aux sidekick award de l’année).
- Le cas Katherine Kavanagh.
Une grippe inopportune et là
voilà confinée dans son lit, obligeant sa naïve meilleure amie, à aller à la
rencontre de Grey. Pendant trois livres (plus ou moins 1000 pages), elle va
passer son temps à essayer de réveiller Anastasia. Dire que c’est une
entreprise totalement vaine est un très léger euphémisme. Mais ce n’est pas de
cela dont je veux parler.
Katherine a tout pour elle (enfin
tout… selon le point de vue) : belle, intelligente, riche, sociable,
séductrice… Elle est décrite comme redoutable et déterminée pendant un bon
tiers du premier tome. Mais voilà, dès qu’elle a un homme dans son lit, elle
devient un chamallow, de ceux qui collent aux dents. Apparemment, dès qu’il y a
un gène masculin dans les parages, toutes les gonzesses deviennent à moitié
débiles (pour ne pas dire totalement).
Parce qu’évidemment, comme
toutes les filles, elle aime dès qu’elle couche. Et quand on lui brise le cœur,
elle devient une loque qui se goinfre de crème glacée… Et ouais. Toute l’intelligence
et la détermination du monde ne sont rien face à un service trois pièces.
Je parlais de CE service trois pièces *sourire angélique* |
Point numéro un terminé. Parmi
tous les avis outrés de féministes plus ou moins en herbe, je n’en ai vue
aucune s’agacer de cela. L’amour fait faire beaucoup de choses, j’en suis
consciente… et peut-être que les gens n’ont pas le recul ou l’expérience nécessaires
pour voir en quoi cette image-là est aussi négative (ok, moins négative que
celle d’Anastasia mais négative quand même).
Katherine est le côté face d’une
pièce dont Anastasia est le côté pile. D’ailleurs, à part quelques personnages
tertiaires, il n’y a que peu de personnages « côté pile » : l’immense
majorité des personnages féminins sont : beaux, intelligents, ont une
situation en or… Même la mère d’Anastasia, qui elle aussi est sujette au
syndrome « service trois pièces qui dissout les neurones » et malgré
son côté totalement évaporé, est de l’autre
côté de la barrière.
- Le côté pile : Anastasia Steele
Anastasia est… un pauvre hère
passant aisément inaperçu. Pas douée pour les relations sociales, incapable de
se mettre en valeur, maladroite… mais passionnée de littérature.
Vierge à son âge (attention,
je n’émets aucun jugement de valeur, elle fait bien ce qu’elle veut de son
corps), elle n’a jamais eut de relations sentimentales avec des personnes de
sexe opposé (ou du même sexe, soyons in). Elle est aveugle et naïve au point de
ne vois qu’à moitié ceux qui lui bavent dessus… même quand sa meilleure amie le
lui montre avec la délicatesse d’un éléphant monté sur un tank.
Il faut avouer que même
Christian rame pendant quelques pages avant de pouvoir s’immiscer dans sa
petite culotte.
A vrai dire, il n’y a pas beaucoup
de choses à dire sur Anastasia. Elle est terne, « ectoplasmique »,
bien plus que les autres personnages du roman. C’est une boule de pâte à
modeler sur laquelle Christian Grey va se faire les dents. Et c’est là que cela
devient intéressant.
- Passons donc à Christian Grey.
Beau, aussi intelligent qu’un
polytechnicien, chanceux, ambitieux, plus riche que la France au cours des 30
Glorieuses… mais aussi mystérieux, célibataire… Bref, un dieu
grec sur Terre fait pour que la première cruche tombe dans ses bras, l’épouse
et lui fasse des mioches.
Christian, c’est à peu près le
portrait idéal de tout ce qui est censé faire craquer n’importe quelle petite
culotte à des kilomètres à la ronde. Son passé torturé met en émoi toutes les
fibres maternelles et infirmière de tout ce qui porte un utérus digne de ce
nom. Sa richesse, elle, lui permet de donner vie à tous les rêves matérialistes
de celle qu’il a décidé de prendre de gré ou de force (Gré, grey… ).
Par tous les Saints, elle en a
de la chance, Anastasia. Malgré son absence de personnalité (ouais, elle a
quand même le caractère d’un poulpe neurasthénique oublié sur la plage en
pleine canicule), sa tendance inconsidérée à être imprudente (aka titiller le
maniaque du contrôle)… elle empoche le jackpot et tombe sur l’incarnation de
Hugh Jackman (hem, ça c’est mon fantasme).
Plus tard, grâce à son cher et
tendre, elle obtiendra tout. Sous couvert du fait que c’est un maniaque du
contrôle hein… pas parce que sans lui, elle aurait été capable d’y arriver… Reprenons. Grâce à Christian, le train de vie
(et la mentalité) d’Anastasia changent : maintenant qu’elle a les moyens,
elle peut prendre soin d’elle (c’est vrai que quand t’es pauvre, t’es moche et
tu pues, t’es capable de rien dans ta vie). Malgré son désir (fort louable) de
faire son chemin professionnel seule, sa propension à manquer de confiance en
elle est un frein. Et pour cela, on a l’antidote parfait : un homme qui s’occupe
de tout. Il lui achète la boîte, la cale à son nom et la fout pdg dans la
foulée (ou presque). Elle n’est pas belle la vie ?
Les bases sont posées.
Katherine qui met en valeur la potiche du coin. Cette dernière qui va tomber
amoureuse (et surtout parvenir à obtenir la réciproque) du beau gosse inaccessible
du coin.
Dernier point que je veux
évoquer dans cette première partie (le reste ce sera pour la seconde sinon, ça
va encore donner un article de 50 pages) : le cas de la maternité et la
propension d’Anastasia à risquer la mort pour son homme.
Dans le troisième tome,
maintenant que Christian et Anastasia sont mariés, cette dernière tombe
enceinte à cause d’un oubli d’injection contraceptive (le truc qui arrive au
moins une fois à chaque femme sexuellement active dans sa vie). En parlant de
cela, monsieur n’aimant pas la capote, il préfère laisser à sa « douce »
le plaisir de s’occuper du volet moins fun de leurs parties de jambes en l’air…
Et ouais, bienvenue au XXIème siècle.
Donc, elle a un polichinelle
dans le tiroir. Elle prévient son mari qui… n’est pas d’accord. Bah quoi
bichon, tu ne pensais pas que tu risquais d’avoir un bonus (pour rappel,
la contraception n’est jamais garantie à 100% même sans oubli) ? Première
chose qu’il fait c’est l’engueuler (y’a qu’elle qui est responsable car après
tout, on sait toutes que les gamins, ça vient par l’immaculée conception) puis
disparaître, voir son ex et rentrer bourré… puis faire la gueule comme un sale
gosse.
Durant les dernières pages, on
apprend que Anastasia a connu un accouchement difficile pendant lequel elle a
manqué de perdre la vie. Evidemment, comme une bonne femme amoureuse (ou pas
hein, on va rester au stade primaire : bonne femme), elle a finit par
remettre le couvert. Non parce que bon, fuck la prudence, fuck la vie, j’suis
une femme donc faite pour être maman.
Bah ouais, finalement, Cricri
d’amour aime bien les gosses (et aime bien que sa gonzesse soit enceinte, ça
lui permet de se tenir tranquille quand il la fouette). C’est le point un de la
propension d’Anastasia à risquer la mort pour son époux.
Ah ça… une femme, de toute
manière, quand ça aime, ça fait beaucoup de chose : y comprit ne pas
appeler à l’aide pour se jeter tête baissée dans un piège où elle risque de se
faire violer et tuer (pas forcément dans ce sens d’ailleurs). Bien évidemment,
madame l’idiote ne pense pas à appeler l’armée de garde du corps qu’elle a à sa
disposition…
Et cela, ce n’est qu’un aperçu
de ses idioties congénitales. Plus cruche, plus cliché rétrograde que cela, je
meurs.
J'ai pas pu m'en empêcher... |
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