Bienvenue, bienvenue, bienvenue...

Gudule, c'est ma plante de bureau. C'est aussi la compagne de Norbert, ma seconde plante de bureau.


Gudule, seconde du nom, est une kalanchoé née en 2014 tandis que Norbert est un Dracaena Marginata, né à une date inconnue. Ensemble, ils attendent un bébé-plante de bureau (comprendre qu'ils l'auront quand la propriétaire schizo aura trouvé la perle rare).


Gudule en voit des vertes et des pas mûres. Elle râle, partage ses bons plans & astuces, écrit beaucoup, voyage un peu... Elle bricole aussi. Elle n'est ni vraiment écolo, ni vraiment bobo, ni vraiment fashion, ni vraiment féministe... Elle tente juste d'avoir la tête sur les épaules... Un peu.


Bref, bienvenue dans le bazar de Gudule! (parce qu'on s'en moque de Norbert, il parle pas).

mardi 19 mai 2015

Gudule et Palmyre...

Temple de Bel - Palmyre

« Il faut savoir d’où l’on vient pour comprendre où on va. »



Il y a quelques temps, je vous parlais de la destruction des villes de Nimroud et Hatra par les décérébrés consanguins qui veulent détruire le passé pour prouver que leur histoire est la plus véridique... Bah voyons, comme si fermer les yeux pouvait éviter au T-Rex de vous bouffer....

Bref, quand on a pas inventé l'eau chaude, on risque pas d'inventer la roue...

Depuis quelques jours, les affrontements entre l'armée Syrienne de M.El Hassad (président de la République syrienne) et nos protozoaires irradiés se rapprochent de la ville actuelle de Palmyre. Cette dernière représente, en quelque sorte, la porte du désert syrien... zone stratégique s'il en est. Je ne suis pas une adepte de la stratégie militaire, je ne permettrai donc pas de juger la pertinence de cette option.

Histoire de donner un aperçu de la situation - Source: Le Figaro

Dimanche, les troupes syriennes ont "proprement" viré les organismes unicellulaires de Palmyre. Depuis, les affrontements ont fait entre 300 et 350 morts chez les militaires. Comme une guerre, c'est toujours crade (faut être sacrément naïf et croire que les licornes pètent des paillettes pour songer au contraire), il est clair et net que les civils ont aussi soufferts... Mais là, pas de données actuelles.

Cependant, ce n'est pas pour parler bataille de polochons que je veux publier car il est en réalité question des ruines situées au sud-ouest de la ville actuelle de Palmyre. Je parle bien entendu de:

Palmyre.

La vraie, la vielle, la en ruine, celle dont la date de péremption est passée...


 Après où est Charlie: où est Palmyre? - Merci Larousse.


Palmyre, aka Tadmor (interdiction de faire des jeux de mots pourris, hein Norbert!), est une oasis située à un peu plus de 200 km au nord de Damas. Son nom sémitique (Tadmor) apparaît déjà dans les archives de Mari... c'est à dire environ au XVIIIème siècle avant mon pote aux cheveux longs et aux bras tendus.

Si la Bible attribue la construction de cette ville à Salomon (II Chr VIII:4), les fouilles archéologiques ont révélée quelques traces datant de l'Âge du bronze. Ces traces ont été recouvertes par le temple de Bel. 
Bien plus tard, quand les Seleucides décidèrent de conquérir la Syrie en 323 BC, la ville devint indépendante... Et on ne sait pas vraiment ce qui a pu se passer jusqu'en 41 BC.


C'est en 41 BC que le nom de Palmyre apparaît pour la première fois dans les sources greco-romaines. Il paraît qu'un certain Marc-Antoine a lancé un assaut contre la ville pour récupérer quelque butin... et s'y cassa les dents puisque les habitants se sont planqué ailleurs avec leurs richesses. De cela, on en a déduit que les habitants de Palmyre étaient encore, au moins, semi-nomades vivant de l'élevage et du commerce caravanier (en effet, la ville faisait partie du réseau reliant la Syrie à la Mésopotamie et à la côte Méditerranéenne....).

Marc-Antoine reparti la queue entre les jambes, il faut attendre Tibère pour que la ville soit intégrée à l'Empire Romain (province de Syrie)... c'est à dire en 19 AD.Outre des relations privilégiées avec l'une des principautés du coin (juste les Sampsigéramides), l'apogée de la ville eut lieu sous Hadrien qui vint y faire un tour en 129 AD. Presque un siècle plus tard, Caracalla (en 212 AD), éleva la ville au statut de colonie, lui apportant tous les avantages de cette nouvelle situation.


Et puis... Les Perses tentèrent de faire joujou en ravageant la Syrie entre 252 et 260. Palmyre y échappa puis l'un de ses notables fut chargé de la défense de l'Orient. Sa veuve, une certaine Zénobie, tenta ensuite de prendre le pouvoir et se proclamer impératrice... Et c'est partit pour la guerre civile... 
Zénobie se fit refouler par Aurélien à Antioche puis Emèse. Ses administrés lui mirent un coup de pied au cul et elle fut capturée par Aurélien (272 AD) qui repartit... pour refaire demi-tour quelques temps plus tard quand une nouvelle rébellion prit forme. Du coup, il mata les rebelles puis installa à demeure la 1ère légion Illyrienne. Na. Faut pas les faire chier les Romains.

Cette période marqua le début de la fin pour Palmyre qui ne redevint plus jamais aussi prospère. Elle devint une ville garnison, étape de la route militaire reliant la région de Damas à l'Euphrate: la Stata Diocletiana. Si cette dernière fut abandonnée sous Constantin 1er, Palmyre demeura une ville militaire romaine jusqu'au VIème siècle. Sous Justinien, la ville reçu une nouvelle garnison et fut restaurée mais elle avait depuis longtemps perdu son lustre d'antan.

Plan de la ville

Bon t'es bien mignonne, mais y'a quoi à Palmyre?


Pas grand chose, hein... Juste un exemple d'urbanisme gréco-romain, d'architecture gréco-romaine... Des petits trucs comme ça...
L'évolution de l'architecture nous a permis de comprendre comment s'est étendue la ville, notamment durant son apogée au IIIème siècle AD. La ville se développa d'abord au niveau du temple de Bel puis s'étendit peu à peu. 
Si au départ, la ville était dépourvue de rempart (malgré le mur de douane), son "accession" au rang de ville-garnison a eut pour conséquence la création de remparts ne protégeant que les monuments alors que le reste de la ville était progressivement abandonné.

Les petits gribouillis appelés inscriptions permettent de comprendre la société de Palmyre ainsi que son organisation. On sait donc qu'elle a adopté les institutions grecques (comme la boulè) et que ces dernières sont restées en place jusqu'à peu près le IVème siècle AD.
Les commerçants et artisans étaient regroupés en corporations tandis que l'existence de collèges de prêtes est attestée.
Le commerce le plus pratiqué était de type caravanier.

Plan du Temple de Bel



Et il ne faut pas oublier la religion. Principalement tournée vers le dieu Bel (dieu suprême de Babylone), elle n'en accueillit pas moins d'autres dieux tels que (en vrac): Baalshamin, Allat, Arsou, Azizou, Hammon... Cependant, le joyau des sanctuaires est, sans nul doute, celui de Bel, plus ou moins contemporain du Temple de Jérusalemn bâti par Hérodote 1er le Grand.  Tous deux sont comparables tant par le style architectural que pour le plan en lui-même. 







Et ensuite?

Bah la ville fut prise au VIIème siècle AD par les Musulmans et elle évolua sous les Omeyyades: transformation de l'artère principale en souk, constructions de domaines luxueux dans les environs...
Durant les Croisades,  elle dépendit des émirs de Damas puis passa de mains en mains jusqu'en 1132 où le chambellan Nasir ad-Din transforma le temple de Bel en forteresse. La cella fut transformée en mosquée.
Au XIIIème siècle, la ville passa aux Mamelouks Baybars puis fut pillée en 1401 par Tamerlan. Elle s'en releva avant de décliner à l'époque ottomane. Au XVIIème siècle, la ville a retrouvé ses dimensions de l'Age du Fer: ce n'est plus qu'un petit village enfermé dans l'enceinte fortifiée du temple de Bel... le reste étant abandonné.

La ville est redécouverte en 1691 par des anglais et fut aussitôt connue pour ses vestiges. Au XIXème, les Ottomans y installèrent une garnisons tandis que les européens lançaient des missions archéologiques. Après la Première Guerre Mondiale, la Syrie étant occupée par les Français, ces derniers installèrent une unité militaire ainsi qu'un camp d'aviation. Les fouilles archéologiques prenant de l'ampleur, le village est détruit, les habitants relogés dans la ville récente, plus loin.


Balance les photos, la plante verte!


Temple de Bel: cella (Est)







Cella du Temple de Bel - Intérieur



Plafond du temple de Bel


Arc triomphal et colonnade 


Théâtre

Nécropole


Tetrapyle à la croisée du Cardo et du Décumanus


Temple de Baalshamin


Sources:



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